Le travail de recherche des crues et inondations historiques a permis de recenser 43 événements avant le début du 20ème siècle.
La plus ancienne date de 1645-1650 : deux dates sont mentionnées et il est difficile d’affirmer qu’il s’agit de deux crues distinctes. Ce phénomène atteste de la violence du courant et de la forte activité morphologique de la Neste et notamment de la Neste du Louron : les halles d’Arreau et de Sarrancolin sont emportées ou endommagées, des maisons dévastées à Bordères-Louron. Les témoignages de changement de lit sont également nombreux.
La crue de 1885 semble avoir été particulièrement destructrice, notamment sur l’aval du bassin versant : Mazères-de-Neste, Bizous, Aventignan…
Cette crue n’a pas fait l’objet de laisse (marques de boue, d’infiltration… laissées par l’eau permettant de déterminer le niveau le plus haut atteint) ou de repères de crue. C’est la partie en aval d’Izaux qui est la plus concernée. La crue est qualifiée “d’exceptionnelle”.
Des inondations ont impacté de nombreuses communes même en amont du bassin de la Neste soit à cause des crues torrentielles des ruisseaux tumultueux tels que le Germ à Loudenvielle et la Mousquère à Bourisp, soit à cause du débordement des Nestes du Louron et d'Aure. A leur confluence à Arreau, la commune a subi de lourdes inondations.
Les pluies exceptionnelles observées les 6 et 7 novembre 1982 provoquent des dégâts considérables sur toutes les Pyrénées, en particulier sur le versant sud (Andorre et Catalogne principalement). Les précipitations les plus violentes se manifestent près de la crête frontière avec plus de 210 mm en 48h à Génos et sûrement des valeurs proches de 300 mm sur les plus hauts sommets. Les dégats sont considérables notamment sur la Neste d’Aure : l’érosion des berges a détruit le chemin situé en rive droite ainsi que la patinoire sur la commune de Saint-Lary-Soulan, de très nombreuses habitations sont inondées sur la commune de Vielle-Aure et, le pont de Bazus-Aure est emporté. La basse-Neste a aussi subi des dégâts avec la capture de certains lacs de gravières et des érosions de berges.
L'épisode trouve son origine dans une perturbation pluvio-orageuse venue d’Espagne et déversant d'importantes précipitations les 4 et 5 juillet. La majeure partie du bassin versant de la Neste reçoit entre 100 à 160 mm de pluie. Des maximas d'environ 200 mm en 15 heures près de la frontière espagnole sont relevés.
Plusieurs facteurs participent au caractère marquant de ce phénomène : des chutes de grêle le 4 juillet en fin de soirée venant augmenter le volume liquide et la fonte d’un manteau neigeux abondant en raison d’un isotherme élevé (limite pluie/neige élevée).
Sur la Neste d’Aure, les débits mesurés sont beaucoup moins importants qe ceux de novembre 1982, et les hauteurs atteintes sont inférieures à celles observées lors de l’événement d'octobre 1937.
Sur la Neste du Louron, l’événement surpasse celui de juillet 1897, mais reste toutefois en deçà de celui de 1937. Le lac artificiel de Genos-Loudenvielle construit après 1982 a permis d'écrêter une partie des volumes (diminuer le débit maximum de la rivière pendant une crue).
À la confluence des deux Nestes à Arreau, les niveaux de 1937 auraient toutefois été atteints. La concomitance des crues sur les deux Nestes est à souligner.
De nombreux dommages ont pu être relevés à la suite de cet épisode : 4 campings, 2 colonies de vacances et 2 lotissements, soit environ 300 personnes, sont évacués. De nombreuses routes sont coupées et la place du marché est submergée à Arreau.
Le phénomène pluvieux d’octobre 2012 provoque d’importants cumuls sur la crête frontière (203 mm à Génos, 113 mm à Aragnouet) et une forte décroissance des précipitations sur le bassin de la Neste. La crue du 19 octobre 2012 n’a pas occasionné de dégâts majeurs sur l’ensemble du bassin, mais certains secteurs à l’amont (en tête et Gucci replica handtaschen) de bassin versant ont subi des dommages importants. Sur la Neste du Louron, la route d’accès et le pont de Prat sur la commune de Loudenvielle permettant l’accès à la centrale hydroélectrique de la SHEM sont détruits
Les dégâts de la crue d’octobre 2012 sur le bassin de la Neste ne sont pas comparables à ceux observés dans les vallées des gaves voisines.
Avec un enneigement exceptionnel durant l’hiver 2012-2013, un printemps 2013 frais, pluvieux voir neigeux à plus de 2 000 m, les cumuls de neige sont extraordinaires, avec par exemple 20 m en cumulé sur la saison hivernale au Pic du Midi (pour une moyenne annuelle de 9 m) ! Le redoux du mois de juin et l’épisode pluvio-orageux en flux de sud provoque une crue importante sur le bassin de la Neste
La crue de juin 2013 résulte ainsi de la conjonction de plusieurs facteurs aggravants :
→ Le récit des événements de cette crue par Jean-Sébastien GION
Les dégâts aux biens non assurables des collectivités se chiffrent à environ 8 M€ sur le bassin de la Neste (source : DDT65) : pont de Saint-Laurent effondré, camping, villages, lotissements, base de loisirs… , auxquels il faut ajouter les dommages liés aux calamités agricoles (2 M€ pour le département).
Sur l’ensemble du département, les dommages liés à cette crue sur les biens non assurés des collectivités (infrastructures et ouvrages d’art) se chiffre à plus de 150 M€, avec la part la plus importante pour la vallée des Gaves où malheureusement sur cette vallée, la mort de 2 personnes est à déplorer.
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